Accueil / Biographie / Bibliographie / Textes & Chroniques / Entretiens et Conférences / Visuels / Evenements / Citations

Vous êtes sur le Site de Alain Amselek

Citations de Alain Amselek 

« La dégustation de la vie développe le goût de la vie et le goût de la vie est un élixir de vie ! » in La mort dans l’âme

« Pour élever des enfants qui n’aient pas peur de la vie, il est souhaitable qu’ils côtoient des vieillards qui n’aient pas peur de la mort, car la peur de la mort est d’autant plus grande qu’on n’ose pas vivre, ceux qui n’ont aucune peur de la mort sont ceux qui n’ont plus peur de vivre. » in La mort dans l’âme

« Toute la société occidentale paie aujourd’hui chèrement l’identification du sujet à la pensée et aux fonctions cognitives purement mentales, oubliant que l’affectivité primaire est aussi un mode de connaissance, charnel et archaïque certes, mais non inefficace . Quand la pensée semble disparaître ou se retirer, par exemple dans les démences séniles ou la maladie d’Alzheimer, le sentir, aux fondations de l’archaïque, est toujours là, premier et pouvant toujours dans des sursauts de vie et de désir pousser encore à penser. Les soignants seraient avisés de ne pas l’oublier et d’apprendre de l’écoute psychanalytique ce que le psychanalyste Daniel Stern a appelé l’accordage affectif pour prendre contact dans le respect et l’hospitalité avec leurs patients vivants et donc toujours sujets. Tant qu’il y a de la vie, il y a du sujet et du désir, quelle que soit la direction qu’ils prennent… » in La mort dans l’âme

« Il n’y a pas de questions stupides. Seules les réponses peuvent l’être » Alain Amselek, L’ouverture à la vie, Desclée de Brouwer, Paris 2010, p.137

« Accepter “l’aventure psychanalytique”, accepter l’inconscient, c’est rompre avec toute certitude, se dégager de tout savoir, y compris théorico-analytique. C'est refuser d'être un “pratiquant” pour être et rester un praticien ».

« Le meilleur moyen de perdre sa liberté de penser et d'être, c'est d'avoir une image à défendre coûte que coûte, une image qu'on a chargée d'être... notre identité ».

« La théorie ne sert qu’aux analystes entre eux ou avec d'autres, comme langue de “passe” pour leurs échanges “savants” et “abstraits” dans le “hors-séance” »

« Il y a une fécondité à garder toujours en arrière de ses repères théoriques une position fondamentalement antithéorique (j’aurais dit a-théorique si ç’avait été possible...), cela favorise une autre “écoute”, qui, entre “écoute-complexe ” et “écoute-limite ”, laisse tout ouvert, sans chercher à comprendre ni à expliquer ; “écoute sans but”... pour entendre celui qui parle plutôt qu'entendre ce dont il parle, et “être-là-avec” lui, sans confondre sujet et objet... »

« En analyse, la parole est donnée à l’analysand pour se déboucher les oreilles et mettre fin à sa surdité, elle lui est donnée pour s’entendre dans la résonance de l’écoute de l’analyste (c’est-à-dire aussi bien dans le silence de l’analyste que dans sa parole) et faire ainsi advenir sa “réalité psychique/charnelle” dans le champ de sa conscience »

« C’est dans la résonance et non dans les raisonnances qu’on peut entendre. Un raisonnement n’a jamais convaincu personne »

« L'analyste doit avoir l'audace ou la folie de s'habituer à vivre dans l'inconnu, là où la pensée trouve sa limite. Il y est entraîné par la situation analytique s'il ne s'en défend pas ».

« Il ne s’agit pas de « perdre la raison », mais de la remettre à sa place, tout en allant voir au-delà d’elle, du côté de la chair et de l’affectivité ; au-delà de la théorie, du côté de la vie… Ce n’est pas par hasard qu’à New-York les psychanalystes ont hérité du surnom de “Head-shrinkers”, des “réducteurs de tête”, à l’égal des Indiens Jivaros ou Shuars, mais à leur différence, ils mériteraient d’être appelés aussi des “ressusciteurs de corps”. Ils ont même l’audace d’inviter à “voir” avec une “Vision sans tête”… »

« Si la devise des mousquetaires d'Alexandre Dumas "Un pour tous et tous pour un", constitue, dans sa manifestation de solidarité, la formule même d'une éthique collective, si “l'un pour l'autre” pourrait être la formule de l'éthique dans la relation amoureuse, “l'un avec l'autre” me semble celle qui devrait avoir cours à minima dans la relation psychanalytique »

« Pris dans les bluffs de la rationalité et les simulacres du langage, dans les folies de la logique marchande et productiviste, qui ne fait aucune place à l’échange, mais conduit implacablement au formatage humain, tournant le dos à l’intériorité, à l’éprouvance in-time, à l’implicite, à l’indicible, les hommes, exilés de leur “vie propre”, n’ont plus d’intérêt que pour l’extériorité et les apparences et tombent dans l’exigence de la transparence et ses mirages. L’être et son manque à être ou ses failles énigmatiques ne font plus recette, on ne poursuit que l’avoir ».

« Le XXIème siècle attend des psychanalystes créatifs et audacieux qui sortent la psychanalyse de ses vieux enjeux scientifiques et de maîtrise et des influences plus ou moins inconscientes mais toujours actives des philosophies de la représentation, et qui la replacent dans le nouveau contexte du siècle »

« Correctement menée, la psychanalyse pousse à découvrir ou inventer de nouveaux possibles et peut conduire à un “plus-de-vie”, un “plus-être” : être plus proche de son désir, de sa “vie propre”, être dans plus de sentir, plus d’intensité, plus de liberté jaillissante »

« La psychanalyse est une véritable expérience spirituelle, une épreuve continuelle d’expansion d’intensité et de fécondité extensive, elle est un voyage de découverte et de créativité dans l’in time intimité de « l’être même du sujet », le “sujet de la vie” et sa métamorphose intérieure, loin de tout psychologisme ou quelconque fonction psy, qui ont aujourd’hui le vent en poupe et envahissent tout »

« La psychanalyse du XXIème siècle, prolongement et accentuation de la psychanalyse freudienne, doit être une pratique transcorporelle et spirituelle d’“Ouverture à la vie” »

« Ce n’est que lorsque l’in-savoir surgit, que le doute total s’installe, dans la suspension du jugement et même de la pensée, que peuvent alors commencer, à la limite inconnaissable de l’inconscient freudien, à l’ombilic des liens relationnels, les temps de l’“épreuve du soi” »

« L’entiéreté d’être, qui n’est pas la totalisation de l’être et ne supprime pas sa division, ni ses parties non-intégrées, Freud l’a appelé “narcissisme primaire”. Je préfère le nommer entisme pour éviter une expression trop confusante par la notion d’image qui lui est toujours attachée et que l’on doit donc réserver aux narcissismes liés à l’image. Cette entièreté d’être est investissement affectif originaire de son soi en mouvance, hors de toute représentation, de toute image. Elle se concrétise dans le fait de “se sentir vivant”, de “se sentir sentir”. C’est un feu d’être, qui est à chaque minute quelque chose qui ne se formule pas, ne se définit pas, mais qui est comme une base, un roc secret sur lequel on repose »

« L’affectivité en soi, qui doit être soigneusement distinguée de la pensée, constitue un authentique mode d’exploration du monde et de con-naissance du soi et de l’autre, elle est un moyen de différenciation et également d’élaboration et perlaboration, c’est-à-dire de travail de transformation des éprouvances premières en d’autres éprouvances retendues vers l’action. Ces compétences de l’affectivité ont toujours été pressenties ou même reconnues, chez les primitifs ou les mystiques certes, mais aussi en dehors d’eux »

« L’affectivité, nous ne le dirons jamais assez, est l’élément fondamental, irréductible de la réalité humaine. Même si la conscience de l’homme moderne ne se réduit plus à l’affectivité, celle-ci en reste le fondement ».

« Admettre une con-naissance émotionnelle, ce n’est pas, par comparaison, nier un certain “savoir” de la raison (elle a son ordre dans lequel elle est efficace : l’organisation matérielle), c’est seulement déceler ses contradictions et faire apparaître ses limites, c’est surtout affirmer son insavoir de ce qui concerne la vie »

« La vie se saisit dans l’affectivité originelle et intime de l’être humain et non dans la raison »

« On ne sort jamais complètement de sa mère, parce qu’à chaque étape-charnière de la vie, à chaque séparation, perte, deuil, échec ou grand bonheur, chaque fois que notre contenance fléchit par la violence de l’excitation face à une situation traumatisante, on est repris dans la mère comme matrice, enveloppe, attraction fusionnelle, apparente mêmeté, pour se rassurer, pour se protéger, pour... “s’immobiliser”. Mais on a besoin aussi de retourner dans cet archaïque, de retrouver sa source vitale, son origine, la mère, pour... retrouver vie et énergie, pour se réparer, pour repartir en avant. L’analyse, quand l’analyste permet la régression, ce qui est loin d’être toujours le cas, fait travailler le maternel. Elle en délivre alors comme enfermement et répétition mortelles, comme jouissance mortifère, pour permettre d’y revenir comme “source”, rafraichissante, vivifiante, énergétisante ; elle fait sortir du maternel comme besoin de se mirer (narcissisme mortel), de s’y abimer dans une jouissance, pour pouvoir y revenir dans un besoin de “se mèrer”, d’y recevoir soins, amour et reconnaissance, dans un besoin de ressaisie de soi dans son immanence mouvante et émouvante ou, comme m’a dit un jour une analysande, dans un besoin de “se reconsister” »

« L’humanité a connu l’avènement du Moi, grâce à une identification à la pensée. Il se poursuit aujourd’hui dans l’excés narcissique. N’est-il pas temps d’aller vers un nouveau mode d’être, vers une “culture de l’in-tuition et du sentir dans leur irreprésentabilité” pour remplacer la culture de l’image ? Il nous faut pour cela un véritable renversement, une métanoïa, qui nous conduise au-delà de la civilisation du Logos, au-delà de la domination du langage et de la raison qui a refoulé cet autre mode de con-naissance, l'éprouvance. Cette mutation impose d’accepter la castration, c’est-à-dire la position dite féminine de la passivité et de la passion, que Freud considérait comme insupportable aux deux sexes et vécue en tant qu’horreur. Par sa pratique essentiellement subversive quand on ne la pervertit pas, la psychanalyse peut contribuer à ce “passage” de la civilisation du Logos et de l’image à une culture de l'intuition et du sentir dans leur irreprésentabilité et à un dépassement de la “maîtrise”, grâce à l'acceptation et l'épanouissement du féminin de l'homme et de la femme dans la cure ».

« L'éternité est concevable comme la densité intérieure du présent »

« Il n'y a pas de bons analystes, que des analystes qui tiennent bon dans la situation psychanalytique. »

(extraits des oeuvres :

L’écoute de l’intime et de l’invisible (La psychanalyse, plus en corps ?-Le Livre Rouge de la psychanalyse), Alain Amselek, éd. Cerp édition, 2006

L’appel du réel - La psychanalyse en question (s), Préface de Joyce McDougall, Alain Amselek, éd. Cerp édition, 2007

L’ouverture à la vie - La psychanalyse au XXIe siècle, Préface de Jacques Digneton, Alain Amselek, éd. Desclée de Brouwer, 2010

Le Livre Rouge de la psychanalyse Tome 1, Nouvelle édition revue et augmentée, Alain Amselek, éd.  Desclée de Brouwer, 2010 )

Remonter en haut de la page.